Ce qu'en dit la presse
« …Les sauts temporels sont rendus avec une simplicité qui fait mouche (par la découpe des éclairages, les échos de gestes ou la mise en abyme – Lise se regarde agir jeune en spectatrice de son propre destin), l’économie réussissant par sa précision là où, par exemple, le dispositif sophistiqué de Bernard Sobel écrasait récemment toutes les nuances du texte de Marius von Mayenburg (La Pierre)….
…Au cœur de ce nœud mémoriel, un grand-père défunt, Adrien, jadis comédien égocentrique et séducteur, misanthrope sensible aux vents idéologiques, sorte de gouffre béant aspirant à lui l’affection des autres. Laurent Le Doyen campe avec un mélange bien venu de sévérité et de froideur ce pervers narcissique incapable de fixer son propre masque. Près de lui, Lise jeune (que Violaine Phavorin joue en parfaite comédienne de sa propre existence), son fils délaissé Raphaël (Nessim Kahloui), Chris (Nicolaï Iarochenko), le voyou improbable pour lequel il abandonne Lise et son passé et, de loin en loin, une jeune femme égarée, Julia (une Marie Fortuit entière et forte même dans le désespoir) qui va relier, à nouveau mais sans le savoir, les fils de ces destins… »
Le Poulailler. David Larre. Février 2010
« Nous sommes en 1977. Lise sort de scène, incarnation de Winnie dans Oh ! Les beaux jours. Dans sa loge, Lou, 20 ans, sa petite-fille, qui vient l'interroger. Elle tente de remonter le fil d'une histoire de famille complexe. Nous sommes en 1938. Adrien et Lise ont perdu leur fils, Raphaël, dans la guerre civile espagnole. La pièce progresse par allers et retours. Hier, aujourd'hui, aujourd'hui, avant-hier. Les démocraties vacillent et les idéologies se brouillent. Les sentiments aussi. Les hommes (et femmes) ne sont pas faits d'un bloc. Ils sont des êtres aux aspirations contradictoires, parfois peu avouables. "Le théâtre est un roman à tiroirs fait d'alcôves, de trappes et de chausse-trappes", clame l'un des personnages. La première pièce d'Armel Veilhan use de ces tiroirs, coins et recoins, à la fois pour servir le récit et évoquer les questionnements intérieurs de ses personnages.
(…) Les comédiennes tirent joliment leur épingle du jeu : Geneviève Brunet (Lise), grande dame du théâtre à l'orée de sa vie et Marie Fortuit (Julia), jeune brune incandescente et entière. »
Le Point.fr. Nedjma Van Egmond. Mai 2010
« …Entre ombre et lumière, les personnages se croisent, se rencontrent, s’affrontent puis se déchirent au rythme nostalgique d’un théâtre subissant les aléas d’un contexte politique trouble. La loge de Lise, lieu de la confession et d’une complicité enthousiaste entre une grand-mère et sa petite fille, constitue le point de chute d’une mise en scène aérienne et toujours en mouvement. D’une époque à l’autre, les chassés-croisés sont nombreux et permettent aux personnages de dialoguer dans une proximité rêvée, un échange idéalement fantasmé. Un temps recréé, dans un espace transfiguré, comme le disait Adamov à propos du théâtre… »
« …Comprendre le passé à la lumière du présent », une démarche d’historien faisant résonner les écrits de Marc Bloch et permettant à l’auteur de procéder à un feed back entre les ondes brouillées de l’histoire contemporaine… »
Un fauteuil pour l’orchestre. Bruno Deslot. Février 2010
« …Marie Fortuit interprète Julia, la mère de Lou. Cette jeune femme brune illumine le plateau par la maîtrise de son rôle et par son talent. D’un personnage au début effacé, elle parvient à dégager une présence et une authenticité en tous points remarquables, sans que l’on sente d’hiatus entre ces deux types de jeu. Dès ses premiers pas silencieux, son visage baissé irradie de cette énergie mystérieuse, magnétique, qui éclate dans des dialogues menés avec fougue et justesse. Cette individualité extraordinaire n’empêche pas d’apprécier des prestations plus ponctuelles mais solides, comme celles de Nessim Kahloul et de Serge Gaborieau (Fernando)… »
Les Trois Coups. Vincent Morch. Février 2010
« Brouillages » c’est un investigation dans la confusion des esprits à un moment de l’histoire ou la démocratie parlementaire se révèle être particulièrement décevante pour les êtres qui aspirent à quelques idéaux, quelques utopies et le résultat ce sont, entre autres, les « tentations fascistes ».
Cette pièce m’a intéressé d’autant plus que je connais le travail de la compagnie, le travail d’Armel Veilhan en tant qu’auteur, metteur en scène et même en qualité de comédien, et donc je suis allé à Confluences où je n’ai pas du tout été déçu, bien au contraire, j’ai absolument adoré cette écriture, le spectacle et les comédiens(…)
La pièce se pose sur le plateau et devant nous de façon tout à fait simple. C’est une pièce qui respire, le temps s’écoule lentement sans surcharge et avec beaucoup d’ouverture : on est à la fois en train d’apprendre quelque chose mais avec suffisamment d’air pour rêver soi-même, se laisser bercer par cette histoire.
Le spectacle nous raconte une histoire, c’est très agréable, et en même temps l’on se questionne, sans didactisme ce qui est rare aujourd’hui.
Là on est dans le bonheur : c’est une heure quarante cinq de spectacle magnifique ! »
Radio Libertaire, émission “Tempête sur les planches”, Septembre 2008
« (…) Armel Veilhan anime depuis plusieurs années une formation théâtrale, il a constitué une véritable équipe.(…) La pièce tient en haleine les spectateurs (…) »
Blog-Le Monde. Edith Rappoport (DRAC Île-de-France), Septembre 2008